& les Chroniques
Express
Warsaw
"Wires"

"Wires"
DATES | Sorti le 2 février 2018 | Publié le mercredi 6 février 2019
ET ALORS | Avant tout il y a un nom. Pas n’importe lequel. Puis une pochette. Ensuite, les choses sérieuses peuvent démarrer : des synthés, une guitare délicate, une basse (qui rendrait jalouse Patricia Morrisson), une voix masculine, puis féminine, de belles mélodies. Tout est réuni d’une façon trop évidente pour que l’on se laisse piéger, mais le groupe est malin, les morceaux s’enchaînent intelligemment, les voix s’imbriquent, dévoilant une new wave aux embruns gothiques, incroyablement soignée, presque précieuse : on ne peut que tomber sous le charme de ces 6 titres dont l’étonnante reprise de "Cold" de The Cure. Quant au nom, il suffit de leur demander, les quatre Californiens l’ont choisi la nuit de l’élection de Trump, rêvant de résistance et évoquant l’insurrection de Varsovie. Le groupe est né ce soir-là. Avec ce nom, ce Warsaw que Joy Division avait décidé de ne pas être.

Calva Louise
"Rhinoceros"

"Rhinoceros"
DATES | Sorti le 1e février 2019 | Publié le mardi 5 février 2019
ET ALORS | Après quatre titres égrénés au long de l'année 2018, on attendait avec impatience l'album de ce trio bien sympathique venu de Londres (Jess et Ben à la basse et batterie, Alizon à la guitare et au chant). Outre les morceaux déjà connu, "Rhinoceros" confirme avec les nouveaux titres qu'on a bigrement bien fait de croire en ce groupe. Calva Louise se qualifie de "fuzzy-grunge", le chroniqueur averti acquiescera, mais il évoquera aussi une power-pop énergique, excitée et délirante, et des titres qui passent sans prévenir du cri d'hystérie aux sifflotements tranquilles, avec des choeurs là où il faut et de la bonne humeur à tous les étages. Disons-le tout net, Calva Louise fait foutrement penser aux Pixies, et rares sont ceux qui peuvent y prétendre sans passer pour d'odieux snobs. Vous aviez besoin d'un remontant en cette triste période politique, alors foncez, ce disque vous remettra sur pieds !
CONNEXE | Pixies

Yasuaki Shimizu
"Dementos"

"Dementos"
DATES | Réédité le 16 janvier 2019 | Publié le mercredi 30 janvier 2019
POURQUOI | Orchestration sophistiquée | Remasterisation | Inventions sonores et textuelles | Pochette
ET ALORS | Les adeptes de japonisme connaissent déjà Yasuaki Shimizu par le biais de ses compositions électroniques dans le domaine publicitaire. D’autres l’ont sans doute découvert en tant que saxophoniste expérimental. Voici la réédition de "Dementos" (1988) qui nous éclaire un peu plus sur la facette pseudo accessible de l’artiste. Il se révèle ici en véritable crooner qui malaxe des sonorités techno funk new-yorkaises avec des percussions indiennes, triturant des phrasés mandingues avec des inventions de langages dans un creuset de world music précieuse telle que la pratiquait Ryuichi Sakamoto avec son ensemble Neo Geo. Élégantes, exotiques et raffinées, ses pop songs se savourent sans modération aux côtés d’autres miniatures de David Byrne, David Sylvian ou Masami Tsuchiya dont le timbre de voix se rapproche beaucoup.

Movement Of Static
"Naegleria"

"Naegleria"
DATES | Sorti le 12 octobre 2018 | Publié le mercredi 16 janvier 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Il est devenu difficile de s'y retrouver dans le vaste monde du post-rock qui a colonisé la planète entière à renfort de sous-genres et de spécificités géographiques. Le groupe Movement Of Static vient de Grèce et propose un rock instrumental rehaussé de quelques nappes de synthé qui illuminent par touches légères les différents jeux de guitares, tour à tour cristallines ou heavy. Quatre petits interludes traversent le disque, qui alterne de cette manière entre réalité et monde parallèle, passant de l'un à l'autre via ces portes un peu inquiétantes. Un disque rapide sans être pressé, bourré de bonnes idées, à la production impeccable et qui n'a absolument rien à envier à un disque de Mogwai.

Electric Retro Spectrum
"Sub-Urban"

"Sub-Urban"
DATES | Sorti le 4 janvier 2018 | Publié le lundi 7 janvier 2019
ET ALORS | Formé à Paris, le groupe Electric Retro Spectrum vient de sortir son premier EP sur la label Stolen Body Records. Le disque surprend d’entrée : il il sonne bien plus amerloque qu’européen. Les 5 titres de "Sub-Urban" offrent en effet un rock lourd, sombrissime, progressif dans le sens doom ou stoner du terme qui rappelle tour à tour des groupes tels que Chelsea Wolfe, Live Skull ou Lydia Lunch.
Le chant de Tara Clamart qui excelle autant dans le désenchantement que dans la colère a quelque chose de cette dernière, la fameuse performeuse américaine "big, sexy et noise", période "Shotgun Wedding". Son spleen est porté par des basses et des guitares triturées de reverb et de fuzz qui emmènent le son dans des territoires noise et psyché bien plombants. D’après la bio, c’est du pur DIY, mais à l’écoute c’est juste bluffant en termes de production et d’espaces sonores !

FILTRES | s
PAGE | Précédente








